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Track 1
De la puissance perpétuelle des républiques futures
Forgée comme une notion juridique à la Renaissance, la souveraineté est la condition de l'existence d'un État, la source de sa légitime puissance. Mais très tôt la souveraineté devient conflictuelle. Dans l'Utopie, Sir Thomas More l'associe à l'égalité, tandis que Thomas Hobbes en fait la clef de l'assujettissement des peuples. Avec l'accélération du progrès technique, la question de la souveraineté résonne jusque dans nos imaginaires : une Machine peut-elle gouverner un État ? Depuis les mailles du réseau jusqu'aux tréfonds des cités martiennes, c'est encore et toujours la souveraineté qui est en question. Cette conférence se veut un laboratoire des avenirs possibles de la gouvernance.
UB
Ugo
Bellagamba
Maître de conférence en histoire du droit et auteur de science-fiction
Faut-il une Ă©thique de l'IA ou une Constitution pour l'IA ?
Alors que certains craignent de freiner l’innovation avec une réglementation, Antoinette Rouvroy constate que l’on tolère le déploiement d’intelligences artificielles génératives qui sont “des produits éventuellement dangereux, dont on n’a pas encore fait le tour de tous les dangers, l’inventaire est en cours. Et cela sans aucune réglementation, sans que ces produits ne passent aucun test d’innocuité, de robustesse, etc.”. Aucune autre industrie n’a jamais bénéficié d’un tel passe-droit. Ainsi, après avoir passé des années à défendre des approches “éthiques” pour différer des réglementations contraignantes, et ce dans l’intérêt de leurs affaires, voici que les mêmes acteurs industriels de l’IA se trouvent maintenant à vouloir éteindre le feu qu’ils ont allumé en appelant les régulateurs à l’aide et en publiant une lettre pour un “moratoire” dont Elon Musk s’était fait le relai. Antoinette Rouvroy suggère que c’est du côté d’une “constitution de l’IA” qu’il faut investiguer plutôt que d’une “démarche éthique”. Son propos sera également l’opportunité de faire l’état des lieux sur l'initiative européenne “IA Act”.
AR
Antoinette
Rouvroy
Chercheuse, professeure et docteure en sciences juridiques
La souveraineté cachée dans Dune
Presque 60 ans après sa parution, le roman Dune de Frank Herbert, demeure l’une des oeuvres les plus fondamentales et les plus influentes de la science-fiction mondiale. Il s'agit d'une immense fresque traitant notamment d’écologie et de politique. C’est aussi une réflexion sur le pouvoir, la souveraineté et les rapports de l'humanité avec ses techniques. Le souverain Shaddam IV règne sur l'Imperium dont il détient les pouvoirs politique, militaire et économique. Mais sa souveraineté est menacée par les événements se déroulant sur Arrakis, planète des Fremens, d'où est extraite la précieuse Épice. Comment fonctionne le distille, cette tenue qui permet au peuple Fremens d'être autonome dans le désert ? Quelles seront les conséquences de la transformation d'Arrakis par les Fremens ? Les Fremens sont-ils souverains sur leur monde ? Pourquoi, dans l’univers de Dune, le recours à des intelligences artificielles a-t-il été banni ? Dans cette présentation nous aborderons, grâce à Dune, le point de vue d'un physicien sur la notion de souveraineté.
RL
Roland
Lehoucq
Astrophysicien au CEA, enseignant et auteur
Le logiciel libre comme levier de souveraineté
Le monde de l’open source et du logiciel libre a inventé tant de choses dans nos manières de concevoir et de réaliser des produits numériques. Il nous a également apporté nombre d’outils, de systèmes et de frameworks qui sont au cœur du réacteur du numérique. À bien des égards, ce monde porte en lui une philosophie qui prône la souveraineté et l’autonomie : ne pas être enfermé dans des solutions propriétaires, permettre l’appropriation et l’accès au code source pour mieux maîtriser son travail, favoriser la connaissance et l’émancipation, faire collaborer des professionnels, mais aussi des amateurs passionnés de tous horizons, etc. Ce chemin vers l’ouvert et l’ouverture n’est pas un long fleuve tranquille. Il est en friction permanence avec les logiques d’appropriation et de forclusion. C’est une chance que de pouvoir bénéficier du témoignage et du regard critique de Jean-Baptiste Kempf pour nous donner les clés de cette bataille pour la souveraineté. Il y a des choses que l’on sait ou qu’on imagine… Mais il y a aussi des pratiques invisibles qui pourront vous surprendre et vous étonner !
JK
Jean-Baptiste
Kempf
VideoLAN
Président
Les nouvelles règles du jeu de la souveraineté économique dans la géopolitique technologique
La souveraineté économique, tout le monde en parle mais les acceptions du concept sont diverses. L’appréciation de la souveraineté économique est souvent une affaire de perspective, mais de plus en plus un sujet d’inquiétude. La souveraineté économique est devenue une préoccupation de premier plan des politiques publiques motivant un interventionnisme croissant face à une géopolitique technologique, des puissances numériques dominantes et une interdépendance économique structurelle. Pour dépasser le patriotisme économique et le culte des champions, la construction d’une souveraineté économique exige une prise de conscience des règles du jeu de l’environnement économique et politique mondial, étape indispensable à l’écriture de l’ordre économique mondial.
SG
Sarah
Guillou
Sciencespo-OFCE
Economiste, directrice du département de recherche Innovation et Concurrence
Quelle valeur ajoutée du Care management à l’ère de l’IA générative ?
Alors que l’IA générative est la star de 2024, alors que les entreprises s’engagent dans l’écologie et la souveraineté, quelles sont les priorités des managers en 2024 ? À quelles compétences se former ? Comment devenir à la fois "IA compatible" et un "manager par le CARE" ? Est-ce possible ou incompatible ? Cette conférence inspirante vous proposera les clés pour manager dans le "nouveau normal".
CD
CĂ©cile
Dejoux
Professeure (Cnam, ESCP) et Directrice de l'Observatoire des transformations managériales et RH
Track 2
À « nouvel espace économique », nouveaux enjeux technologiques de souveraineté
Le domaine spatial connait depuis plusieurs années une transformation structurelle qui s’accélère. Le spatial est partout dans nos vies : agriculture de précision, connectivité internet, mobilités, gestion des risques, réseaux de distribution ; et demain services en orbite, fabrication et recyclage dans l’espace, surveillance et gestion des débris, stations spatiales commerciales. Composants et microprocesseurs de pointe pour supporter les futurs algorithmes d’IA au sol et à bord des objets spatiaux, énergie pour "se déplacer sans compter", technologies de réutilisation des lanceurs, de "virtualisation" des satellites et "d’orchestration" des systèmes... La compétitivité du spatial est liée à de nouveaux enjeux technologiques et de décarbonation de la filière qui doivent être maîtrisés pour exercer notre souveraineté.
ML
Murielle
Lafaye
CNES
Sous-directrice de l’Observatoire du spatial
Chiffrement et cloud souverain, quelles dynamiques communes ?
Les infrastructures qui collectent et manipulent les données sont une source de tension croissante en matière de géopolitique contemporaine du numérique : s’y mêlent des enjeux juridiques, économiques et technologiques. La sécurité au sens de confidentialité tend à devenir prépondérante, se pose alors la question du rapport entre les évolutions du chiffrement et la souveraineté, aussi bien des Etats que celle des entreprises.
MB
Meriem
Berkane
OCTO Technology
CTO
Comment « remettre la main sur les choses » ? La piste du bricolage
Désignant la liberté de celui qui a le pouvoir de l’exercer de manière inconditionnelle, la souveraineté se rapporte à la puissance d’agir. Mais à l’heure de la mondialisation économique et de la multipolarité géopolitique, alors que triomphe une gouvernance algorithmique qui échappe au contrôle des États, et au moment où la crise écologique met en cause les mythes de la Modernité (à commencer par celui du « Sujet autonome »), suffit-il d’en appeler à un retour de la souveraineté pour « reprendre les choses en main » ? En s’appuyant sur le concept de « bricolage », Fanny Lederlin propose une alternative consistant à prêter attention à la fragilité du monde-nature et à engager vis-à -vis de lui un geste pratique qui vise, non pas à le maîtriser ou à le reconfigurer, mais à le soutenir et à l’entretenir.
FL
Fanny
Lederlin
Docteure en philosophie politique, essayiste
La souveraineté des individus comme levier d'une souveraineté numérique européenne ?
Nous connaissons le couplage entre les outils et les structures sociales, l'étrange ressemblance entre les structures techniques (en réseau, distribuées, ou centralisées et contrôlées) et les structures de nos organisations sociales. La fable d'une technologie neutre a vécu, on sait qu'elle ne l'est pas. Mais la compréhension de ce qui se passe quand le social influence la technique, et quand la technique formate le social, demande de soulever le capot et d'essayer de comprendre quelle influence agit dans quel sens. Cela pourrait permettre de comprendre pourquoi certaines organisations fonctionnent efficacement, et pourquoi certaines techniques se bloquent. Il serait périlleux de prétendre comprendre le fonctionnement de la société actuelle en ignorant tout du numérique, ou de prétendre comprendre la technique en ignorant tout du corps social. Essayons de penser les deux en même temps.
BB
Benjamin
Bayart
Ingénieur et ancien président de French Data Network
Par où passent nos données ? Câbles, fonds marins et souveraineté.
Aujourd’hui, plus de 98 % des flux d’informations mondiaux passent par la mer. Répartis sur l’ensemble du globe de manière hétérogène, 500 câbles sous-marins de fibres optiques permettent le transport de données à la vitesse de la lumière et forment une immense toile. Outils au service du développement économique et social, infrastructure essentielle au quotidien, instruments aux mains des États, ces câbles sont pourtant largement méconnus. À l’heure d’une augmentation exponentielle de notre consommation de données, Camille Morel nous éclairera sur les grands enjeux soulevés par cette infrastructure : fonctionnement et marché de la technologie, rôle politique joué par ces lignes de communications, exigences de souveraineté et de gouvernance, encadrement juridique international, défi environnemental. Un tour d’horizon complet sur le sujet.
CM
Camille
Morel
Chercheuse associée à l'Institut d'études de stratégie et de défense (IESD)
Quelle révolution technologique rêvions-nous ?
Le lancement de nouvelles générations d’intelligence artificielle a suscité de nombreuses peurs : destruction d’emplois, généralisation des deepfakes, multiplication des cyberattaques, avènement d’une superintelligence, etc. Ces craintes ont fait oublier le vieux rêve à l’origine des révolutions de l’information. Remonter aux sources de ce rêve permet de mieux comprendre l’univers technologique dans lequel nous vivons, de lui redonner un sens, et de définir le rôle que nous voulons faire tenir aux technologies dans le monde à venir.
OA
Olivier
Alexandre
CNRS
Sociologue
CGU
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