Le Bénin, par sa situation géographique privilégiée au croisement des corridors Abidjan-Lagos et Cotonou-Niamey, fait office de maillon central dans les échanges régionaux, assurant un accès maritime vital pour les pays sans littoral, en particulier le Niger, le Burkina Faso et, plus loin, le Mali. Le gouvernement béninois confère donc une priorité élevée à l’attractivité des corridors de transport, qu’ils soient maritimes, terrestres ou aériens, afin de renforcer son rôle de porte d'entrée privilégiée pour les échanges en Afrique de l'Ouest. Des investissements conséquents sont engagés pour moderniser ces infrastructures, notamment le port de Cotonou, où plus de 600 millions d’euros seront investis d’ici 2026. Parallèlement, la connectivité numérique et la mise en place de procédures douanières simplifiées assurent une meilleure fluidité des échanges et favorisent la diversification économique et l’augmentation de la compétitivité des entreprises dans la région.
Cette dynamique d’investissement et de développement des infrastructures positionne le Bénin comme un acteur incontournable pour les chaînes de valeur régionales. Les entreprises bénéficient ainsi de la modernisation des infrastructures et de la stabilité du cadre économique, tout en accédant à des opportunités de croissance durable.
Dans quelles mesures les investissements privés peuvent-ils contribuer à l’amélioration de la compétitivité des chaînes de valeur au Bénin et dans la sous-région ? Comment garantir une intégration efficace des corridors de transport dans les chaînes de valeur régionales tout en favorisant un développement économique durable ?
L’agriculture béninoise, avec une contribution de 32,7 % au PIB et plus de 40 % de la population active, est au cœur de l’économie du pays. Face aux défis climatiques et à la mondialisation des marchés, le Bénin a su élaborer une stratégie ambitieuse visant à renforcer son secteur agroalimentaire. Cette approche repose sur la production locale de produits agricoles de qualité tels que l’ananas, le coton, le manioc, le riz, et plus récemment l'anacarde et le soja, qui sont devenus des priorités économiques stratégiques.
La transformation agroalimentaire locale, au cœur des politiques économiques, est essentielle pour ajouter de la valeur à la production primaire. Des infrastructures de pointe, telles que la Zone Industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), jouent un rôle crucial en soutenant cette transformation, en réduisant les pertes post-récolte et en facilitant l’accès aux marchés internationaux. Ces efforts visent à accroître la compétitivité des produits béninois sur la scène mondiale tout en favorisant la diversification des filières stratégiques et le développement d'une agro-industrie locale dynamique et résiliente.
Parallèlement, le Bénin s’efforce d’adopter des normes internationales de qualité afin de renforcer l’exportation de ses produits agricoles. Les entreprises locales, soutenues par des initiatives publiques et privées, se concentrent sur la conformité aux standards mondiaux pour améliorer leur compétitivité sur les marchés internationaux. De plus, des stratégies de marketing adaptées à chaque marché, ainsi que des efforts pour renforcer la marque nationale "Bénin", sont au centre des initiatives visant à promouvoir les produits béninois au-delà des frontières.
Quels sont les leviers essentiels pour faire évoluer la qualité des produits béninois afin qu'ils répondent davantage aux standards internationaux et séduisent les marchés mondiaux ? Comment valoriser l’image de marque nationale "Bénin" pour conquérir des marchés internationaux, tout en contribuant à l’essor de l’agro-industrie locale et à la création d’emplois dans le pays ?
Le Bénin se distingue par des secteurs d’avenir, à savoir l’énergie, l’agro-alimentaire et le numérique, dont les mutations contribuent à l’émergence de compétences nécessaires à sa transition industrielle. Afin de renforcer l’employabilité et la productivité de la main-d’œuvre et donc de renforcer la compétitivité régionale, le gouvernement béninois s’engage résolument dans l’extension des capacités d’accueil et de l’usage de nouvelles technologies, ainsi que dans le développement de curricula de formation technique et professionnelle. Dans l’élan ambitieux du partenariat avec la Banque africaine de développement (BAD) portant sur la valorisation du capital humain dans les secteurs prioritaires, ou encore de la mise en œuvre de huit écoles des métiers de référence, les initiatives en cours laissent entrevoir un fort potentiel pour dynamiser les synergies avec le secteur privé sur le long terme, notamment en matière de formation en alternance, de développement des programmes d’enseignements, ainsi que de construction des établissements au Bénin et dans la sous-région.
Au-delà, le Bénin est l’un des pays les plus dynamiques en matière de « far-shore » puisqu’il continue à se positionner en tant que plateforme incontournable pour les entreprises, à commencer par Samsung ou Carglass, désireuses de délocaliser leurs services liés à l’expérience client et aux activités commerciales.
Quels modèles innovants de programmes de formation et d’infrastructures durables pour répondre aux évolutions du marché béninois et régional ? Comment favoriser les partenariats public-privé pour soutenir le développement des compétences et le renforcement de l'employabilité au Bénin et dans la sous-région ?
Etant en pleine transformation économique, le Bénin s’attache à devenir un hub régional pour l'innovation et l'entrepreneuriat. Pour atteindre cet objectif, le pays met en place des stratégies visant à améliorer l'accès au financement, notamment par le biais du capital-risque, et à renforcer les partenariats public-privé.
Le gouvernement béninois, en collaboration avec des institutions financières internationales telles que la Banque africaine de développement (BAD), a initié des programmes pour soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) et les startups innovantes. Le Fonds africain de développement a par exemple accordé en 2023 un prêt d'environ 39 millions d'euros au Bénin pour stimuler la contribution du secteur privé au développement économique, en mettant l'accent sur l'amélioration du climat des affaires et le développement du secteur agroalimentaire.
Le cadre juridique des PPP au Bénin a été récemment révisé pour attirer davantage d'investissements privés dans des secteurs clés tels que les infrastructures, l'énergie et les technologies de l'information. Cette réforme vise à créer un environnement propice à la collaboration entre le secteur public et les investisseurs privés, facilitant ainsi la réalisation de projets structurants.
Outre le capital-risque, le Bénin explore d'autres mécanismes de financement innovants, tels que les obligations vertes et les fonds d'investissement dédiés aux startups technologiques. Ces instruments financiers offrent aux entrepreneurs des ressources adaptées pour développer leurs projets et contribuer à la croissance économique du pays.
Quels rôles les partenariats public-privé peuvent-ils jouer dans le développement de services financiers innovants au bénéfice des entreprises ? Comment attirer et sécuriser des investissements privés nationaux et internationaux pour soutenir la croissance des entreprises et développer des secteurs stratégiques ?
L’urbanisation rapide en Afrique présente des enjeux complexes en matière d'infrastructures et de connectivité. Les villes africaines doivent s’adapter à une croissance démographique sans précédent, tout en répondant aux défis environnementaux et aux nécessités économiques. Dans ce contexte, la transformation urbaine requière une approche intégrée, alliant modernisation des infrastructures de transport avec le renforcement de l’accès aux services publics et de la connectivité numérique. Le Bénin, avec ses initiatives en matière d’infrastructures intelligentes et de développement durable, constitue un modèle pertinent en la matière pour les autres pays de la région, mettant l’accent sur la synergie entre la digitalisation, les projets d’infrastructures et la mobilité urbaine.
La connectivité entre les villes, qu'elle soit physique ou numérique, devient un levier majeur pour favoriser l'intégration régionale et stimuler les économies locales. Les projets de modernisation des infrastructures, comme les réseaux de transport ou les systèmes numériques, offrent un potentiel de croissance significatif, mais nécessitent un cadre politique et une gouvernance adaptée. Dans ce contexte, la coopération entre les secteurs public et privé est essentielle pour développer des solutions durables et efficaces. En améliorant l’interconnexion de ses principales villes à travers des infrastructures modernisées, le Bénin est en bonne position pour devenir un moteur de compétitivité dans la sous-région.
Comment assurer une urbanisation rapide tout en garantissant une croissance économique durable et inclusive ? Comment les politiques publiques peuvent-elles faciliter une meilleure coordination des projets d’infrastructures à travers le continent ? Comment le secteur privé peut-il jouer un rôle clé dans l’optimisation des infrastructures urbaines et de la connectivité, tout en répondant aux impératifs de durabilité ?