On attend d’une école de communication et de marketing comme l’ISEG qu’elle donne à ses étudiants toutes les clés nécessaires pour être performants une fois lancés dans le grand bain des agences ou des annonceurs. Mais au-delà des fondamentaux et du guide du parfait communicant/marketeur, il est un sujet bien plus complexe à aborder avec les élèves tant le secteur entretient avec lui un rapport ambigu : les nouveaux comportements des consommateurs.
Parce que la veille constante est leur boussole, les professionnels du marketing et de la communication se doivent de connaître ces comportements et de les disséquer pour mieux les assimiler, les « accompagner ��, mais pas seulement. Ils savent également qu’ils peuvent les initier. C’est en quelque sorte un remake du paradoxe de l'œuf et de la poule : est-ce le consommateur qui crée l’usage, devenant ainsi un « usacteur », ou est-ce l’usage qui façonne le consommateur ? Si la réponse n’est certainement pas définitive, cette question a le mérite de souligner l’existence de deux approches marketing différentes bien que complémentaires : l’une axée sur l’observation et l’adaptation, l’autre sur l’anticipation et l’innovation.
C’est en cela qu’on reconnaît une bonne école de marketing et de communication : elle ne se contente pas d’enseigner une seule facette, comme un spécialiste ne peut se focaliser sur la règle – longtemps reine – des 4 P (produit, prix, place/distribution et promotion) en omettant celle des 4 E (émotion, expérience, exclusivité, engagement), ni suivre un raisonnement 100 % data driven sans se rappeler que l’envie ne s’explique pas toujours par des chiffres.
David Benguigui, Directeur Communication & Marketing 360 - IONIS Education Group